samedi 6 avril 2013

Le franglais version Europeana et Jeanneney

La chaîne Arte diffuse en ce moment un documentaire intitulé "Le livre selon Google", reportage assez intéressant mais un peu trop superficiel. Comme on le sait l'initiative de numérisation de beaucoup de livres dans le monde (dont une large fraction indisponibles, orphelins) a suscité beaucoup d'émois. Certains ont été intéressés par cette initiative et y ont entr'aperçu un manque important dans la diffusion de l'information et des savoirs (comme les directeurs bibliothèque de Harvard, ou d'Oxford par exemple). Ces mêmes personnes ont ensuite marqué leur distance sur certains modes de fonctionnement de Google (dont l'intention de garder l'exclusivité sur ces ouvrages épuisés, orphelins) et, notamment, le risque de monopole. 

D'autres ont marqué d'emblée leur hostilité à un tel projet et ont accueilli avec une condescendance extrême les personnes de Google. Jean-Noel Jeanneney, qui a été le responsable de la BNF et était présenté dans l'émission comme celui de son ancien site, fait partie de ces personnes. Une des premières choses qui l'a choqué est le fait que Google ait pu mettre en ligne des textes de Hugo en anglais et non, d'abord, en français. Ceci est la réaction chauvine habituelle de certains en France (d'ailleurs justement rappelée par un autre personne de Harvard). 

Mais que penser alors de ce qui apparaît sur le site Europeana, projet présenté comme la grande alternative à Google pour lequel Jeanneney a été fier de clamer la paternité du nom du projet et y a investi la BNF. 

Voici ce qu'on peut lire, après avoir sélectionné la langue française dans le menu de la page d'accueil, ici : http://www.europeana.eu/portal/usingeuropeana_search.html (en l'état du 5 avril 2013) , page destinée à donner des explications sur la façon de faire des recherches. Ceci n'est qu'un exemple parmi les autres pages de présentation / explications de ce site.
J'avoue nettement préférer lire Hugo en anglais qu'essayer de lire ce qu'on me présente ainsi pour du français :-( Ceci n'est pas anodin, mais témoigne de la façon dont on a considéré le projet de Google. Afficher des pages incompréhensibles censées expliquer comment Europeana fonctionne reflètent-elles la volonté d'ouverture de l'accès aux savoirs qu'on y pourrait trouver ? 

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