mardi 24 mai 2011

Commanderie des templiers Coulommiers, chantiers de jeunesse 1969,70

Les photos ont été prises par Thierry Chanier pendant l'été 1969 à l'occasion d'un des premiers chantiers de jeunesse qui avaient pour but la restauration de ce monument localisé sur les hauteurs de la ville de Coulommiers, Seine et Marne, France.



En cliquant sur le diaporama, vous verrez une image formatée pour l'Internet. L'auteur dispose de photos de meilleures définitions (plusieurs Mo par photo), librement accessibles sous réserve de reconnaissance de paternité. Si cela vous intéresse contactez le (ou aller sur Wiikimedia commons Coulommiers).

Histoire, quelques mots ...

Quelques mots d'histoire ... Une fraction notable de cet ensemble de bâtiments représente une commanderie mise en chantier par l'ordre des Templiers dès 1128. Après la dissolution de cet ordre (1307), il passe sous la gestion du prévôt de Coulommiers, puis, du 15ème à 1789, sous celui de l'ordre des Hospitaliers qui rénovent et étendent la commanderie. Après la révolution française, il est saisit par l'Etat puis vendu à plusieurs générations d'agriculteur (une scène du film le Capitan ou le Bossu (?) avec Jean Marais et Bourvil y est tournée au tout début des années soixante). En 1964, la "ferme" est vendue à la commune de Coulommiers. Jean Schelstraete, ingénieur habitant la ville, prend en 1968, bénévolement, l'initiative de sauver le monument. Il y organise des chantiers de bénévoles, installe un musée du papier et écrit un livre sur l'histoire du site. Le site est aujourd'hui géré par l'association ATAGRIF, qui y organise de multiples activités.

Chantiers 1969, 1970

Les chantiers de jeunesse pour la restauration des monuments historiques étaient à cette époque peu répandus et n'étaient pas organisés comme aujourd'hui (voir Rempart, comme exemple contemporain). En 1969, Jean Schelstraete avait réussi à faire passer dans les médias des appels au bénévolat à destination des jeunes (le chantier a figuré dans un concours national pour la restauration des monuments hsitorique et a ainsi bénéficié de promotions sur l'une des deux chaînes de télévision de l'époque, dans l'émission "chefs d'oeuvre en péril"). Des jeunes sont alors accourus de la région, du territoire national, voire de quelques pays limitrophes.

Jean, travaillant la journée, a confié la responsabilité de l'organisation au groupe de jeunes sous la supervision des ainés (à peine 21 ans, l'âge de la majorité alors). Les lieux de vie ont d'abord été organisés dans les communs de gauche : coucher sur la paille, réfectoire et première douche froide sommaires, Rapidement, nous avons travaillé pour déplacer le réfectoire (9) (10) dans les communs de droite et les dortoirs dans le logis du commandeur (1, centre). Jean fixait les grandes tâches de la semaine et faisait le point le soir venu.

Les tâches spécialisées étaient laissées à des artisans professionnels (coffrage du bâitiment du chapitre pour la reconstruction des voûtes) , qui étaient là par intermittence. Nous accomplissions le gros oeuvre après avoir reçu des indications sommaires (construire les voûtes à partir du coffrage (7)). La chapelle a occupé beaucoup de notre temps. Nous déplacions les échafaudages (11) de façon à clore les fenêtres pour l'isoler des intempéries . Nous avons enlevé le revêtement mural mis en place par les Hospitaliers. Dès que nous soupçonnions l'existence d'une fresque, il fallait arrêter et attendre qu'une personne compétente achève la découverte (15, la clef de voûte de la chapelle), soit un responsable des monuments historiques ou des personnes de notre groupe qui avaient fait les Beaux-Arts.

Nous travaillions beaucoup, mais à notre rythme, parfois assez singulier, quand il nous prenait l'envie de profiter de la nuit pour terminer certains travaux (ambiance très particulière (6)(7)(8) ). L'ordre des tâches faisaient aussi l'objet d'une certaine forme de "négociation" avec Jean. Ainsi, la toiture du corps de logis du commandeur n'était pas en très bon état (lattis et tuiles), mais Jean avait décidé de repousser sa remise en état d'un an. Certains d'entre nous étant menuisiers, nous avons décidé de passer outre et démonter, la nuit venue, une partie de cette toiture, de façon à pouvoir ensuite en entreprendre la réfection (impressions garanties dans les conditions de travail de l'époque ... à surtout ne pas reproduire aujourd'hui) (16) (17)(18).

Ormis ces quelques exemples de labeurs nocturnes, nos soirées étaient festives (avec l'organisation d'une petite équipe balai pour ramener au lit les noctambules), argumentatives (débats passionnés sur les livres du moment et les idées associées) ou culturelles (organisation dans la chapelle de soirées poésie / théâtre, ouvertes aux personnes de l'extérieur) (20).

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